PARIS — Longtemps sous-représentés au gouvernement (et au cœur du pouvoir), les sénateurs sont sans doute les principaux bénéficiaires de la dissolution, qui leur a permis d’opérer un retour au premier plan politique. “Tant qu’il y avait une majorité à l’Assemblée, ils s’efforçaient de nous bypasser et même de se passer de nous”, rappelle ainsi Hervé Marseille, le président du groupe Union centriste, satisfait de ce retour au centre du jeu.
Le cas de Bruno Retailleau est certainement l’exemple le plus flagrant. Alors que les gouvernements Borne et Attal n’avaient pas pioché parmi les bancs du Palais du Luxembourg — au grand dam de certains élus qui s’en plaignaient ouvertement —, Michel Barnier, le premier Premier ministre post-dissolution fait le choix inverse. Et décide de nommer Place Beauvau celui qui était jusqu’alors président du groupe Les Républicains de la Chambre haute.
Un choix gagnant et payant pour le Vendéen, qui a vu sa cote de popularité s’envoler et son poids politique grossir en conséquence, jusqu’à réussir à remporter haut la main la course à la présidence de son parti.