PARIS — Cibler la mode “ultra-éphémère” à défaut de s’attaquer à la mode éphémère. L’ajustement n’est pas que sémantique, et il est loin de passer inaperçu.
Alors que la proposition de loi contre la fast-fashion est examinée lundi 2 juin en séance au Sénat, le gouvernement a déposé un amendement qui en dit long sur la portée finale du texte : celui-ci n’a plus pour but de “réduire l’impact environnemental de l’industrie textile”, mais de viser spécifiquement “les nouveaux entrants sur le marché de l’habillement qui misent sur un renouvellement extrêmement rapide des collections”.
Un sévère et ultime coup porté à l’ambition initiale de la réforme imaginée par la députée Horizons Anne-Cécile Violland. “Le texte va finir en loi anti-Shein, alors qu’il visait à ce que toute la filière fasse un effort”, se désole la rapporteure auprès de POLITICO.